Nous avons entendu parler de Silas pour la première fois en écoutant l’histoire de Céline , une jeune femme qui a survécu comme enfant de neuf ans qui a été caché sous le corps de sa mère et des autres après le meurtre de plusieurs centaines de Tutsis dans l’église catholique de Nyamata en avril 1994. Céline était la persone qui rencontrait des visiteurs comme nous à l’église, actuellement un monument décoréde milliers de crânes et d’os y préservés depuis le massacre. Maintenant à 22 ans, elle est gracieuse et posée. Elle a raconté l’histoire de la rude épreuve de sa famille et a fait allusion aux autres comme le soldat Hutu qui vivait encore dans la région qui,soi-disant, a sauvé la vie de plus qu’une douzaine de Tutsis. Après plusieurs demandes de renseignements ce soldat s’est averé d’être Silas. Silas Ntamfurayishyali est un grand homme à la voix douce qui approchait de la quarantaine et qui a fait 25 kilomètres à vélo pour nous rencontrer à Nyamata après que nous l’avons  demandé de nous parler. Il a accepté d’avoir fait enregistré sur bande ses souvenirs. Après il nous a parlé d’encore quatre autres qu’il a sauvés qui vérifieraient son histoire et nous fournirait encore de détails.

 

Je me suis enrôlé dans l’armée nationale en avril 1990. Je pouvais voir des signes qu’il y’aurait encore de persécution des Tutsis en 1992. Quelques Tutsis étaient assassinés et quelques’uns se sont enfuis de Nyatama. Quand le génocide a commencé sérieusement à Nyatama en 1994 il y’avait peu d’opportunités de s’enfuir.  Comme soldat, j’étais ordonné de rassembler les familles Tutsis et j’ai vu que le but était probablement pour les tuer, même les femmes et les enfants.   

Un ami, qui était chrétien, m’a dit qu’on a fait le plan d’attaquer Nyamata et il m’a conseillé vivement de collaborer avec lui pour piller les maisons là-bas. Nous sommes entrés dans une véhicule et nous y sommes allés avec un autre soldat qui était chrétien. Je voulais avertir les citoyens qu’une attaque était imminente et alors j’ai prétendu d’aller acheter du pain dans un des magasins. J’ai réussi à avertir des gens, mais tout de suite après encore des soldats sont arrivés dans le village. Encore une fois, j’ai essayé d’aller dans une autre direction du gros des soldats pour essayer d’avertir davantage quelques citoyens qu’aurait lieu un massacre.

La situation était pour moi très inquiétante, donc j’ai parlé à un autre soldat Hutu de ce que nous comme devrions faire. Lui et moi, nous étions d’accord que nous devrions essayer de sauver une partie des citoyens Tutsi qui étaient hors de la section centrale du village. Notre seul plan était de faire marcher les gens dans l’obscurité de la nuit à la frontière de Burundi. Nous avons trouvé un autre chrétien, qui s’appelait Vincent Karemangino, qui était en patrouille le soir, pour nous aider dans nos tentatives. Vincent nous a dit qu’il connaissait un endroit à 12 kilomètres de la frontière où vivait une veuve Hutu. Ils y pouvaient  se reposer. Après, nous avons rassemblé une groupe de 13 individus. Il nous a aidé à y arriver. Des jours après nous avons encore réussi de faire marcher un groupe de 7 Tutsis à la frontière d’où ils pouvaient traverser en sécurité.   

Quelques soldats dans notre unité ont entendu qu’il y avait des Tutsis qu’on aidait et que nos efforts ont été dénoncés. Les soldats étaient chargés de me captuer. Je l’ai découvert quand je rentrais du deuxième voyage quand j’ai téléphoné à l’entrée principale de la base où un homme qui s’appelait Pascal était de garde. Il m’a averti que je serais peut-être tué si je ne me sois pas caché. D’abord je ne le croyais pas donc j’ai téléphoné un autre, un Hutu, qui je connaissais mieux. Et puis je me suis sorti furtivement à un endroit où je pouvais me changer de vêtements sales et poussiéreux pour le rendre moins évident que j’étais en fuite pendant toute la nuit. Je suis allé à la banque à la caserne au camp. Le commandant a déjà ordonné au banquier de retenir mon argent si je demande de retirer mes épargnes. J’ai crée ensuite une histoire de mon frère qui a désesperément besoin de nourriture et j’ai laissé mon carnet de banque avec un caissier qui est allé a son supérieur pour lui demander permission de retirer mon argent. En ce moment je me suis rendu compte du fait qu’on pouvait me capturer si j’attendais le retour du caissier. J’ai fui la banque et je me suis caché aux toilettes. Aussitôt qu’il me semblait que personne ne regardait, j’ai sauté le mur autour du base. Je portais mon uniforme et mon sac marin et je savais où se trouvaient les barrages routiers pour rattraper les Tutsis qui essayaient de s’en échapper. Alors j’étais capable d’avancer en zigzaguant à la frontière dans 8 heures. Là j’ai prétendu chercher le droit d’entrée comme refugié civil.

Comme les gardes burundiens se méfiaient de moi j’ai décidé d’admettre que j’étais soldat. Cela leur a donné un tel choc et semblait les faire avoir peur de moi. Ils étaient méfiants et ils n’avaient pas de confiance en ce que je leur ai raconté. Evidemment j’étais fatigué, affamé et faible sur le moment. Heureusement, un autre soldat qui était par hasard chrétien et dans l’armée burundien s’est avancé. Quand j’étais interrogé  davantage, je leur ai dit tout, y compris la façon dans laquelle j’ai attiré des ennuis avec ma propre unité. Puis, la garde-frontière a verifié avec quelques uns des refugiés que j’avais aidés à s’évader et ensuite ils ont confirmé ce que j’ai dit. Après ça la plupart des gardes croyait que je disais la vérité.J’ai été recueilli dans le camp des réfugiés où la plupart des gens étaient des Tutsis. Les gens, qui j’avais sauvé, m’ont accueilli, mais il y’avait toujours quelques uns qui étaient soupçonneux. Il y avait des autres qui m’ont pris pour espion parce que j’étais soldat avant tout. Donc on m’a mis dans un prison pour une journée et demie avant d’être enfin libéré.

Après les journalistes burundiens sont venus m’interroger. Mon nom et ma photo sont passés aux informations; J’étais même à la télévision qu’on a regardé en Rwanda. Après ça, c’était évident que j’étais ennemi de l’armée Rwandaise et j’étais chaleureusement accueilli comme un héros dans le camp. Le RPF a envoyé des hommes plus jeunes pour me demander ce que je savais. Ils voulaient des renseignements sur la façon de pouvoir aider les autres à s’évader du pays où le génocide a déclenché. Ils sont venus aussi pour m’encourager de les joindre dans leur lutte pour arrêter les meurtres. Alors je me suis recruté dans le RPF. J’ai fait partie du RPF jusqu’en 1998. Depuis cette époque-là je travaille occasionnellement comme électricien. J’ai eu quatre fils et cinq filles. Deux de mes fils sont morts, l’un dans le combat contre le RPF, et l’autre a été tué par les génocidaires dans les attaques à la frontière en 1999. Quand les camps aux environs de Goma ont été démantelés il y’avait beaucoup de morts, mais il faut s’en souvenir de qui était dans ces camps. C’était des Interhamwes et leurs familles, et ils ont été bien armés. En repensant au génocide je connaissais plusieurs soldats dans l’armée avec moi qui ont essayé de résister les ordres de tuer les Tutsis et qui ont essayé de protéger les citoyens

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